🎁 2 Tableaux achetés, le 3ème offert + Livraison Gratuite 🚚
🎁 2 Tableaux achetés, le 3ème offert + Livraison Gratuite 🚚
Le New York des années 80, bouillonnant et chaotique, vibrait d'une énergie nouvelle. Un mouvement artistique inédit, né de la fusion explosive du hip-hop, du punk et du graffiti, s'emparait des rues. Le street art, comme un souffle de liberté et de rébellion, transformait la ville en un immense terrain de jeu créatif.
Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Fab 5 Freddy, Futura 2000, Lady Pink et la Rock Steady Crew, parmi tant d'autres, étaient les pionniers de cette révolution artistique. Leurs œuvres, colorées, audacieuses et pleines d'esprit, reflétaient l'âme d'une ville alors en pleine mutation.
L'histoire du street art à New York s'enracine bien avant les années 1980, dans les expérimentations artistiques et musicales des décennies précédentes. Dès les années 60, des jeunes de quartiers défavorisés commencent à utiliser les murs de la ville pour exprimer leur identité et leurs revendications. Les premiers graffitis apparaissent avec des tags simples, des signatures qui permettent aux artistes de se faire connaître dans l'espace urbain.
Au début des années 70, le graffiti se développe rapidement. Des artistes comme Taki 183, un messager grec de Washington Heights, popularisent le tagging en inscrivant leur nom et leur numéro de rue sur les murs et les rames de métro. D'autres suivent, tels que Julio 204, Cornbread, et plus tard Tracy 168, qui introduit le style Wildstyle, un lettrage complexe et imbriqué.
Le métro de New York devient le support privilégié des graffiteurs. Les trains parcourent la ville, permettant aux œuvres d'être vues par un large public. Des artistes comme Lee Quiñones, Dondi White, Seen et Zephyr réalisent des fresques élaborées sur les wagons, transformant le métro en une galerie d'art en mouvement. En 1979, Lee Quiñones peint une rame entière avec son célèbre message : "Graffiti is art and if art is a crime, let God forgive all".
Cette période voit également l'apparition de collectifs comme le United Graffiti Artists (UGA), fondé en 1972 par Hugo Martinez, qui tente de légitimer le graffiti en organisant des expositions dans des galeries.
Au milieu des années 70, la culture hip-hop émerge dans le South Bronx, englobant le DJing, le MCing, le breakdance et le graffiti. Ces quatre éléments forment une culture unifiée qui donne une voix aux jeunes des communautés afro-américaines et latino-américaines. Des DJs comme Kool Herc, Afrika Bambaataa et Grandmaster Flash innovent avec de nouvelles techniques musicales, tandis que des danseurs comme ceux de la Rock Steady Crew popularisent le breakdance.
Découvrez en cliquant ici nos tableaux street art !
Le graffiti est considéré comme le "quatrième élément" du hip-hop, l'art visuel qui complète la musique et la danse. Des événements comme les block parties réunissent ces différentes formes d'expression, créant une synergie culturelle sans précédent.
Des artistes comme Fab 5 Freddy jouent un rôle crucial dans la diffusion du hip-hop et du graffiti. Freddy est un lien entre le monde de l'art traditionnel et la scène underground. Il collabore avec des artistes comme Blondie, apparaissant dans leur clip "Rapture" en 1981, ce qui contribue à introduire le hip-hop dans la culture populaire.
Keith Haring, bien que n'étant pas directement issu de la culture hip-hop, s'inspire de l'énergie urbaine de New York. Il commence à dessiner ses "subway drawings" à la craie sur les panneaux publicitaires vides du métro, créant des images simples mais puissantes qui attirent l'attention des passants.
Jean-Michel Basquiat, d'origine haïtienne et portoricaine, commence sa carrière sous le pseudonyme SAMO (Same Old Shit), peignant des messages énigmatiques sur les murs de SoHo et de l'East Village. Son travail fusionne le graffiti avec des influences de l'expressionnisme abstrait et de l'art primitif, abordant des thèmes comme la race, la pauvreté et la politique.
Le début des années 80 marque un tournant avec l'intérêt croissant du monde de l'art pour le graffiti. En 1980, l'exposition "The Times Square Show", organisée par le collectif Colab, présente des artistes issus du graffiti aux côtés de peintres et de sculpteurs contemporains. C'est l'une des premières fois que le graffiti est présenté dans un contexte artistique institutionnel.
En 1981, l'exposition "New York/New Wave" au MoMA PS1, organisée par Diego Cortez, expose plus de 100 artistes, dont Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Futura 2000 et Kenny Scharf. Cette exposition est un événement majeur qui légitime le street art et le graffiti comme formes d'art contemporaines.
La FUN Gallery, fondée en 1981 par Patti Astor et Bill Stelling dans l'East Village, est l'une des premières galeries à se consacrer au street art. Elle expose des artistes comme Lee Quiñones, Fab 5 Freddy, Lady Pink, Zephyr, Crash et Daze. La galerie devient un point de rencontre entre la scène artistique underground et le monde de l'art établi.
En 1982, l'exposition "Beyond Words" organisée par Keith Haring à la galerie Tony Shafrazi présente des œuvres de Basquiat, Haring, Futura 2000, Rammellzee et d'autres. Ces expositions permettent aux artistes de graffiti d'entrer dans le marché de l'art, bien que souvent confrontés à des critiques sur la commercialisation de leur travail.
Malgré cette légitimation, de nombreux artistes issus de communautés marginalisées restent sous-représentés. Les institutions artistiques sont souvent accusées de privilégier les artistes blancs ou ceux ayant des liens avec le monde de l'art. Des artistes comme Lady Pink, l'une des rares femmes dans le milieu du graffiti, doivent lutter pour se faire une place.
Par ailleurs, certains graffiteurs refusent la transition vers les galeries, estimant que leur art appartient à la rue et qu'il perd son sens lorsqu'il est déplacé dans un contexte institutionnel.
Face à la prolifération du graffiti, les autorités new-yorkaises intensifient leurs efforts pour éradiquer ce qu'elles considèrent comme du vandalisme. Le maire Ed Koch, en fonction de 1978 à 1989, lance une campagne anti-graffiti, renforçant la sécurité dans les dépôts de métro et nettoyant régulièrement les trains.
En 1984, la Metropolitan Transportation Authority (MTA) met en place le programme "Clean Train Movement", visant à éliminer le graffiti des métros. Malgré ces mesures, les artistes continuent de trouver des moyens de s'exprimer, voyant ces actions comme une censure de leur créativité.
Le street art est plus qu'une simple expression artistique ; c'est un moyen de commenter les injustices sociales, la discrimination et les inégalités économiques. Des artistes comme Basquiat abordent des sujets tels que le racisme, la pauvreté et la politique étrangère américaine.
Rammellzee, artiste et performeur, développe une théorie complexe appelée "Gothic Futurism", où il voit le graffiti comme une bataille pour le contrôle du langage et des symboles. Il considère le lettrage comme une arme contre l'oppression.
Le street art devient ainsi un outil de résistance, permettant aux artistes de revendiquer l'espace public et de donner une voix aux communautés marginalisées.
Les années 1980 ont été une décennie cruciale pour le street art, laissant un héritage qui influence encore les artistes aujourd'hui. Les œuvres de Keith Haring et de Jean-Michel Basquiat sont exposées dans les plus grands musées du monde, et leur impact sur l'art contemporain est indéniable.
Des photographes comme Martha Cooper et Henry Chalfant documentent cette époque, publiant en 1984 le livre "Subway Art", qui devient une référence pour les passionnés de graffiti à travers le monde.
Le mouvement s'étend au-delà de New York, inspirant des artistes dans le monde entier. Des villes comme Paris, Berlin, Londres et São Paulo développent leurs propres scènes de street art, influencées par l'effervescence new-yorkaise.
Des artistes contemporains comme Banksy, Shepard Fairey et JR poursuivent l'héritage du street art, utilisant l'espace public pour diffuser des messages politiques et sociaux.
Son héritage continue d'influencer le monde, prouvant que l'art peut être un vecteur puissant de changement social. Les thèmes abordés par ces artistes restent pertinents, et leur créativité inspire de nouvelles générations à utiliser l'art comme moyen de résistance et de communication.